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Présentation de Robert Giacomel, Consul de la République de Lettonie.

 

 

Quel parcours vous a amené à devenir Consul de Lettonie ?

 

(...)Je suis devenu consul en 2006, il aura fallu

6 ans pour cela. Je suis dans la Loire et l'Auvergne Consul de la République de Lettonie, une des trois républiques baltes. (...) Je suis arrivé dans le monde de l'ex-URSS par ma carrière professionnelle, j'avais des clients qui étaient des professionnels du textile, ils ont d'abords délocalisé en Tunisie puis ils avaient besoin de matériel et de savoir-faire pour de la lingerie. Ils sont arrivés à Lougansk à l'est de l'Ukraine avec qui Saint Etienne avait un jumelage. Je suis passé à Kiev, puis Moscou, puis Minsk jusqu'en 1995.(...) Parallèlement en

1991 la Lettonie devient indépendante, elle remet en place des structures d'avant Staline et donc ils réinstallent des consulats en France.

 

Dans un deuxième temps la Lettonie veut s'implanter à Saint Etienne car c'est une des vraies capitales de design, appuyée sur un bassin de main d'œuvre dotée d’un vrai

savoir-faire. Il faut comprendre que la Lettonie se pense comme un pays nordique avec une vision de gestion durable des forêts. Et elle est dans une projection vers l'avenir avec la disparition des énergies fossiles. Ils ont donc une vraie vision et ne peuvent se lier qu'avec des bassins qui font sens. (...)

 

Comment abordez-vous vos fonctions ?

 

Devenir consul, c'est une passion pour un motif particulier et différent pour chacun. Cela suit

les rencontres, les hasards. A un moment on se retrouve face aux autorités du pays et la relation se passant bien, on rencontre l'ambassadeur du pays, il constate si on a l'envie et l'énergie pour ouvrir un consulat. Ils regardent si cela à du

sens de placer un consul à cet endroit. Ils regardent si nos compétences correspondent aux besoins locaux. Et puis on crée des synergies avec les consuls en place autour de notre territoire. Mais c'est comme pour l'amour il faut le déclic. (...) Mais qui refuserait de s'intéresser à la culture, au design, à l'avenir? C'est une voie vraiment harmonieuse, pas

obligatoirement évidente due aux compressions de budget.

 

Concrètement avez-vous l'impression de gérer votre charge comme vos pairs ?

 

Non, les nouvelles technologies ont grandement amélioré les conditions de notre charge, cela permet une meilleure réaction et un meilleur suivi alors que souvent il y a beaucoup de kilomètres entre les protagonistes. Que cela soit pour de l'administratif, du culturel ou de l'économique. Nous sommes un sas vers l'ailleurs. En dehors de ce côté romantique, c'est surtout l'ouverture à de nouveaux marchés.

Il faut connaître des choses très précises pour cela, car les normes peuvent varier. Notre place est donc importante dans ces recherches. (...) Culturellement, de grands projets se font entre nos deux pays et cela permet de générer de

 

l'activité économique aussi. Enfin n'oublions pas que nous sommes deux pays touristiques et les échanges sont importants.

 

Personnellement pourquoi avoir décidé d'être consul ?

 

Parce que je suis d'origine vénitienne par ma grand-mère et que j'ai été bercé par la grandeur de Venise et sa force venant des négoces mais aussi et surtout ses présences d'ambassadeurs de par le monde. Elle est la ville des relations internationales par excellence. Et mon credo étant la culture, Venise reste marquée dans la mémoire de l'humanité par cette culture qu'elle a propagée partout. Enfin l'idée de la construction européenne, avec ses défauts reste un fabuleux projet pour la paix et je veux créer un peu d'harmonie pour tous ces pays, pour

nous tous et en mémoire de ma grand-mère qui a perdu tant de frères lors des dernières guerres.

 

Dans toutes vos rencontres, quelqu'un vous a-t-il marqué plus qu'un autre ?

 

Mon souvenir de consul qui m'a le plus marqué dans les rencontres que j'ai eu est celle avec Simone Veil, lors d'une conférence. Le poids et la force qu’irradie cette femme sont une des pierres angulaires de mon engagement pour travailler à mon humble niveau à la paix et à

son maintien.

 
 
Article de Gilles ROSSARY LENGLET, magazine STEMP numéro 33, septembre 2014.
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